Texte du curé de Lapalud H. Valat, tiré du bulletin « Mon clocher Mon pays » . J’ai respecté les mots écrits en gras - ceci explique cela...
LA MISSION
Une Mission devait être prêchée dans la paroisse au mois d’Octobre 1939, la guerre en imposa le renvoi à plus tard.
Je vous l’annonce aujourd’hui pour ce prochain mois d’Octobre 1940.
Les Pères Missionnaires seront deux Oblats de Marie-Immaculée, autrement dits dans la région : Pères de Notre-Dame de Lumière.
Pour relever la France de l’abîme où l’a précipitée la défaite, un ordre nouveau est en train de s’instaurer dans les domaines administratifs, économique, social, éducatif. Dans le domaine religieux et paroissial il ne saurait être question d’ordre nouveau, d’esprit nouveau. L’Esprit de l’Evangile conserve toujours sa même vertu divine, prêt à refleurir et à porter ses fruits dans les âmes de bonne volonté. Depuis des années, il était sous le boisseau, chez nous. Dieu, notre âme, sa destinée éternelle, les réalités de l’autre vie, on les écartait en principe.
La matière avait étouffé l’esprit.
La famille et la France en furent les premières victimes.
Afin de remonter la pente désastreuse, il faut faire revivre ces forces spirituelles, d’abord en chacun de nous.
Et c’est à cela que servira la Mission, si vous voulez en profiter.
Depuis 16 ans, je suis votre curé. Un quart d’entre vous ont été baptisés par moi. J’en ai catéchisé un grand nombre et marié presque la moitié. J’ai donc quelque droit de vous parler sans détour, en vous conviant tous à la Mission.
Les Benjamins de la paroisse auront les premières attentions : « Laissez venir à moi les petits enfants ». Ils auront leur fête qui sera splendide. Les mamans se feront un devoir de les envoyer aux exercices qui leur seront spécialement réservés.
Vous, jeunes gens et jeunes filles, laissez-moi vous dire qu’on vous a aiguillés sur une fausse route, en vous détournant de l’Eglise. Quel est l’idéal qu’on vous offre ? En avez-vous un ? Le monde n’a rien à vous donner qui puisse assouvir les nobles aspirations de votre coeur. Ainsi désemparés, vous inspirez la pitié et la peur car sur vous repose le proche avenir de la France. Comptez-vous la relever de ses ruines, sans Dieu ?
Vous viendrez à la Mission, jeunes égarés, et vous y rejoindrez le droit chemin de votre sublime destinée.
Vous, hommes et femmes de l’âge mûr, vous laisserez tous les soirs pendant une heure, vos soucis, votre travail, vos affaires pour venir retremper votre âme dans un bain de surnaturel qui vous sera agréable et salutaire.
Quant à vous que les années ont rendu sages et qui avez laissé en cours de route bien des illusions de la vie, vous viendez vous mettre en face de l’ultime réalité. Il ne s’agit plus pour vous de faire votre entrée dans la vie, il s’agit d’en sortir par la bonne porte, celle qui donne sur le ciel, celle par laquelle sont sortis tous les Saints. Or, vous n’en prenez pas tous le chemin. A vouloir persister obstinément dans l’oubli de Dieu et de vos devoirs envers Lui, vous jouez votre éternité et vous la perdrez. Cela vaut la peine dy réfléchir. La Mission vous y convie.
Vous en profiterez. C’est le Bon Dieu qui vient frapper à votre porte, peut-être pour la dernière fois !
J’ai demandé et obtenu deux as comme missionnaires. Ils sauront vous intéresser en vous disant la vérité qui sauve.
Je vous avoue que cette Mission, en pleine période de restrictions, m’a d’abord inspiré quelque appréhension, car il faut tout prévoir. Pour tourner la difficulté, j’ai insinué que je désirais deux anges qui vivent uniquement d’amour de Dieu et des âmes. Je crois qu’on me les enverra. Ils n’auront soif que de vos âmes.
Tour est prêt, vous viendrez à la Mission, je vous y donne de tout coeur rendez-vous, à tous en général et à chacun en particulier.
Votre déjà vieux Curé,
H. VALAT
Quelques photos de cette Mission...
Le curé Henri Vallat, sur la droite, et l’un des missionnaires,le père Blanchin, sur votre gauche. L’église est toute décorée pour la fête de sainte Thérèse de Lisieux en ce mois d’octobre 1940.
Sous la photo ce qui se trouve écrit dans le Bulletin paroissial « Mon clocher Mon pays »
Décor de la fête de Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus.
Le Père Blachin et Monsieur le Curé. Cherchez le Père Lahondès !
Voici maintenant les Benjamins ! Roger Justamond a pu me donner quelques noms :
En partant du haut à gauche :
Roger Gilles, Paulette Vich et Josette Bouvier. Pas de nom pour les trois derniers.
En bas à partir de la gauche :
Raymonde Castaner, puis pas de noms sur les deux suivants, Maxime Laganiey, Pierre Bonifacy et Yves Justamont.
Les Angelous de la Mission qui, sur les ailes de la Revue Apostolique des Pères Oblats, sont allés fureter dans les Iglous des Esquimaux au pôle nord - sous les huttes de feuillage, dans les théeries de ceylan à l’Equateur - et les rizières de Madagascar, vers le pôle sud. Car les Pères Oblats sont un peu là, dans ces régions ! (retranscription du Bulletin Mon clocher Mon pays)
Pour terminer, les enfants avec leurs bannières.
Voici ceux que Roger Justamond a reconnu, et dont il se souvient du nom :
André Calvier, Roger Justamond, Yves Justamont (et sa maman sur la droite avec la tête penchée), Gérard Monier (les parents étaient marchand de fromages), Hubert Calvier, Jacques Aurous, Jean Bonifacy, Raymonde Castaner ...
J’espère que certains d’entre vous reconnaîtront les leurs ; n’hésitez pas à me donner les noms manquants !
.........Et dès que Roger Justamond le retrouve, je vous rajoute le Cantique de la Mission....